A l'occasion d'une visite familiale en Occitanie, j'ai eu l'occasion de discuter avec quelques agriculteurs.
Je ne parlerai pas aujourd'hui du bien fondé des demandes paysannes, des difficultés de leurs différents métiers, des manifestations et de la gestion de la crise par le gouvernement.
Les enjeux d'aujourd'hui tournent autour des élections des
chambres d'agriculture, qui auront lieu en janvier prochain. Cela
explique en partie les manifestations de cet hiver, les surenchères actuelles et les rencontres avec Attal et Macron.
Je vais donc essayer de mieux connaître et comprendre les syndicats. Il y en a quatre:
- La FNSEA Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants
Agricoles et sa branche jeune, les "Jeunes Agriculteurs,"
traditionnellement à droite et solidaire des pouvoirs en place;
son président est en même temps président d'une grosse coopérative
et son ex-numéro 1 (Christine Lambert) préside sa branche
européenne (55%)
- la Confédération paysanne, à la fois écolo, pro-européenne et à gauche. Tout le monde se souvient de José Bové démontant le Mac Do de Millau dans les années 70 (20%).
- La Coordination Rurale, proche de l'extrême droite, contre l'Europe, avec le cortège régressif habituel de ce courant de pensée; elle est forte en Occitanie où elle est née dans les années 90 et semble la plus violente dans les manifs (21%).
-Le MODEF (Mouvement de défense des exploitations familiales) qui est le modeste syndicat agricole du Parti Communiste (1%).
Comme pour les autres élections, la participation aux élections des chambres d'agriculture de 2019 a été très faible: 71% d'abstention globalement, et même 90% chez les ouvriers agricoles.
Tous les syndicats ont en commun d'être opposés au Mercosur. La plupart sont dirigés par une population vieillissante qui semble débordée par sa base. En particulier les plus jeunes (surtout des éleveurs) qui débutent, se débattent avec les emprunts et ont lancé les manifestations de cet hiver en Haute-Garonne sans nécessairement se syndiquer.
La campagne électorale pour les élections des chambres d'agriculture est lancée à coups de lisier, de barrages et de déclarations médiatiques. Dans le Tarn-et-Garonne, les radars sont maintenant planqués sous des colonnes de pneus de tracteurs...
Mais au-delà des pouvoirs et de la représentation, il y a de grands enjeux de pognons: plus ils ont d'élus, plus les syndicats touchent d'argent de l’État pour leur fonctionnement.
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