La guerre du lithium

 

Au siècle dernier, celui qui maîtrisait l'énergie détenait le pouvoir. Le charbon, puis le pétrole, ont façonné le monde et organisé les rapports entre les états.

 

En ce début du XXIe siècle, quatre matières premières font tourner la tête du monde entier: le lithium, le cobalt, le graphite et le nickel.

Elles sont à la base de la fabrication des batteries, elles-mêmes incontournables, entre autre, pour les voitures électriques qui représentent déjà 15% du parc mondial.

Une nouvelle guerre commerciale a débuté. Les États-Unis n'ont que du lithium et du cobalt. Et encore, en très petites quantités. La Chine a quelques longueurs d'avance et fabrique les 3/4 des batteries.

Biden subventionne fortement son industrie pour qu'elle rattrape le retard. Macron n'est pas en reste. Total, Stellantis et Mercedes se sont associés dans un partenariat public-privé avec l’État, qui a mis 800 millions dans l'affaire. 

Ces sociétés ont réalisé 60 milliards de bénéfices en 2022 et n'avaient pas besoin de cet argent. Mais le business est ainsi fait. Elles ont joué la concurrence et fait monter les enchères entre les états européens. Qui donne le plus remporte l'usine!

Les 2/3 des réserves mondiales de lithium sont au Chili, en Argentine et en Bolivie.

Des pays pauvres, comme la Namibie et le Zimbabwe, riches de leur lithium, refusent que les riches viennent exploiter les mines sans qu'ils puissent réaliser le traitement du minerai sur leur propre sol. 

Le Chili, qui a déjà  signé des contrats ne permettant pas de profiter de la valeur ajoutée liée à la transformation du minerai, veut revoir ses contrats miniers. Il ne devrait pas oublier l'épisode Allende de 1973.

La Bolivie, quant à elle, a déjà donné. Dès l'élection démocratique de son président, le gouvernement avait manifesté la volonté de transformer le lithium pour son propre compte.

Il fut victime d'un coup d'état au bout de huit jours et Elon Musk déclara, pour fanfaronner ou parce qu'il connaissait le dessous des cartes: " Nous faisons un coup d'état contre qui nous voulons. Faites avec!"

Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre, et les pays industriels viennent se fournir en Bolivie sans aucune difficulté...