jeudi 1 septembre 2022

Vive la rentrée!

 

Lorsque j'étais en formation d'inspecteur, mon premier acte professionnel a consisté à recruter des enseignants suppléants en sciences économiques et sociales, sous l'autorité d'un inspecteur titulaire. 

L'opération durait une demi-heure, négociation du salaire incluse.

C'était il y a une trentaine d'années, le chômage dépassait les 11% et de nombreux diplômés d'écoles de commerce, de 2ème et 3ème cycles de l'université se bousculaient pour "faire profs".

Le job dating existait déjà! 

Mais il se déroulait en catimini dans les bureaux anonymes des rectorats.

Aujourd'hui, l'administration et les politiciens ne se cachent plus et organisent les recrutements en plein jour, dans le saint des saints de l'excellence: à la Sorbonne.

Ainsi va l'école, maltraitée dans son image, maltraitante pour ses élèves et pour les enseignants. Qu'ils soient contractuels où titulaires.

Rien donc n'aurait changé en tente ans?

Que nenni! La régression se poursuit à bas bruit.

Ces dix dernières années, le nombre de profs non titulaires a doublé dans le public. Ils étaient 5,3% en 2020.

Notons au passage qu'ils sont 18,6% dans le privé. C'est peu connu, les enseignants du privé sont moins qualifiés que ceux du public, mais les parents s'en foutent. Ce qu'ils cherchent majoritairement, c'est à fuir des éventuels dysfonctionnements, les pauvres et les immigrés, pour soigner leur entre-soi. 

La religion comme critère de choix ne concerne que 16% des familles.

Dans le primaire, entre 2020 et 2021, le nombre de contractuels a augmenté de 38%.

Pap Ndiaye a bien dû convenir qu' "on ne devient pas prof en quatre jours," mais il n'a pas hésité à déclarer qu'à la rentrée"il y aura un professeur devant chaque classe."

Un adulte à la rentrée, peut-être, mais j'en doute. Quinze jours après, il faudra relancer les jobs dating, c'est certain.

Énarque et juriste, la rectrice de l'académie est au même régime, mais reste"confiante".

"Tout le monde ne veut pas forcément une titularisation" déclare-t-elle...

Ça tombe bien, elle débute, elle aussi. Et le métier de recteur a ceci de particulier, qu'il s'apprend toujours sur le tas!

Il paraît que l'école est devenue un "chantier majeur du quinquennat" pour Macron...

Bonne rentrée à la rectrice, aux profs titulaires et contractuels, et à tous les élèves qui leur font confiance.

Quoi qu'il arrive!

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