Que faire du CO2?

 

Le dernier rapport du GIEC d'avril dernier rappelle, s'il en était besoin, la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement.

C'est la première action à mener contre ces gaz, et en particulier le CO2.

Aujourd'hui, océans et forêts sont à la peine en raison de l'action humaine. Les forêts mondiales, par exemple, devraient augmenter de 320 millions d'hectares (la surface de l'Inde) dans les 20 ans qui viennent, alors que la déforestation des 10 dernières années a été de 420 millions d'hectares.

Rétablir les écosystèmes permettant de revenir à une forme d'équilibre serait la meilleure solution, mais en urgence, elle semble compromise.

Ce rapport indique également, et on en parle moins, que les techniques pour extraire le CO2, directement de l'atmosphère ou auprès des industries, deviennent aussi absolument "essentielles".

Techniquement, capter le CO2, c'est possible. On sait le faire depuis les années 30, à l'aide d'énormes aspirateurs. Mais aujourd'hui, l'opération n'est pas rentable car le prix des émissions de CO2 fossile reste bas.

On pourrait le stocker de façon pérenne dans des couches géologiques étanches, à environ 1 kilomètre de profondeur.

Au contact des roches du sous-sol, le CO2 se transformerait en calcaire en 10 à 20 000 ans, sans inconvénients majeurs.

Plutôt que de stocker le CO2, on pourrait aussi le valoriser grâce à des processus industriels pour produire des engrais, des polymères et des matériaux de construction. Là encore, c'est techniquement possible.

Ces procédés, réalisables, satisfaisants sur le papier, ont deux inconvénients.

Ils augmenteraient le coût de l'électricité de 50 à 90% et ils diminueraient l'efficacité énergétique des centrales,  puisqu'une partie de l'électricité produite serait utilisée pour les aspirateurs travaillant sur place.

Il faudrait augmenter la taxe carbone des gros émetteurs pour que le système soit viable et rendent plus compétitives les énergies renouvelables.