L'air pur dans le Haut-Var, à Fréjus et dans le monde

 

En distribuant quotidiennement mes tracts depuis quinze jours, je ressens un véritable décalage entre approbations parfois enthousiastes et inertie. Rares sont les rejets. En gros: "C'est bien ce que vous faites, mais moi... De toute façon, c'est aux états de prendre des décisions, nous on ne peut rien. La Chine, ça pollue, c'est pas moi à Seillans* qui vais changer quoi que ce soit." Tout se passe comme si tous savaient mais que peu y croyait assez pour se mobiliser.

A l'échelle internationale, le même phénomène se reproduit. 

Les deux cents revues scientifiques et médicales les plus prestigieuses de la planète se sont réunies pour publier un éditorial commun demandant aux politiques d'agir vraiment face au réchauffement et à l’effondrement du vivant.

Il s'agit de combattre le même décalage et la même inertie, cette fois chez les chefs d'états et non chez les citoyens.

Voici quelques extraits de cet éditorial commun:

« La plus grande menace pour la santé publique mondiale est l’incapacité persistante des dirigeants à maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C et à remettre la nature en état... « La science est sans équivoque. Une augmentation de la température mondiale de 1,5 °C par rapport à la moyenne préindustrielle et la perte continue de biodiversité risquent d’entraîner des dommages catastrophiques pour la santé qu’il sera impossible d’inverser... Au cours des vingt dernières années, la mortalité attribuable aux canicules a augmenté de plus de 50 % chez les personnes âgées. Les maux directement attribuables à l’élévation des températures sont: déshydratation, perte de la fonction rénale, complications en cours de grossesse, troubles cardiovasculaires et pulmonaires... L’effet des particules fines sur l’espérance de vie est légèrement supérieur à celui du tabagisme, mais la pollution, contrairement au tabac, ne résulte pas d’un choix individuel. Elle piège l’atmosphère et contamine un nombre de personnes beaucoup plus massif."

Le 20 novembre dernier, dans Var matin** j'avais évoqué le coût de la pollution qui s'élevait à Fréjus à 990€ par habitant et par an et faisait de notre ville une des plus polluées de l'étude menée par l'Europan Public Health Alliance. A l'heure où j'écris cet article, l'air de la commune est classé "mauvais" par Atmosud.

Dans le bulletin communal de Fréjus, Rachline parle dans son édito "d'une aura aussi éclatante que le bleu azur". Bonnemain et Poussin, qui se déclarent régulièrement plus verts que verts, ont laissé les Fréjusiens face à leurs pages blanches. Ils n'ont même pas daigné s'exprimer dans la tribune qui leur est réservée. 

Respirez, respirez, ces trois là veillent sur vous!

*J'indique Seillans, mais le même type d'arguments se répète partout, en ville comme dans les villages.

** Voir ce blog le 12 février dernier