Fondamentalement, les idées fascistes sont assez faibles.
Pour que ça marche, pour réussir à entraîner les masses, il faut fabriquer un ennemi commun facilement identifiable, suffisamment inquiétant pour attirer l'attention et suffisamment méprisable pour coaguler les haines endormies.
C'est là qu'interviennent les complotismes (l'islamisation généralisée du pays, le climatoscepticisme, le refus des éoliennes ou des vaccins; par exemple).
Une fois l'ennemi commun bien choisi (le Juif, l'immigré), il faut incarner le mouvement par un chef qui aidera à guider les foules, tout en masquant la faiblesse de la doctrine.
Beaucoup de regroupements se construisent ainsi, davantage
sur des ambitions personnelles ou alimentaires. On l'a très
bien vu, par exemple, avec certains ralliements récents.
Le chef est celui qui va redonner sa grandeur à la ville ou
au pays et leur dignité (factice) à ceux qui se sentent
déclassés ou qui craignent de le devenir.
Sur le plan économique, les fascistes ne sont pas très
regardants. Ils suivent les idées du moment et du plus grand
nombre, pourvu qu'elles permettent d'augmenter le nombre de
voix, et peuvent effectuer des virages à 180° pourvu qu'ils
servent leurs intérêts.
Ils pleurent avec les masses pour tous les dommages dont
ils ne cherchent surtout pas à identifier les causes,
déplorant ce qui va mal: l'usine qui ferme, les terres en
jachère et le pouvoir d'achat qui fout le camp.
Les fascistes gèrent la question sociale en évacuant les luttes contre les inégalités, parce qu'elles seraient sources de désordres.
Ils les remplacent par une mise en responsabilité de causes venant des étrangers (capitalisme apatride en haut de l'échelle, ou travailleurs immigrés en bas) que seule une nation régénérée par leurs soins pourra défendre.
Il n'est plus besoin de composer avec des syndicats ou des
partis. Eux seuls vont apporter le bonheur au peuple, qu'ils
sont naturellement les seuls à incarner.
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