De nouvelles écoles pour Fréjus

  

Monsieur le Maire de Fréjus,

Lors du dernier conseil municipal, nous avons appris votre décision de construire de grandes écoles au nord de la ville.

Décidément, vous avez l'obsession des usines.

Après "l'usine à touristes" que nous avons évitée à la Base Nature, vous poursuivez dans le gigantisme inutile.

Votre adjoint Longo construit son usine pour les déchets mal triés dans l'Estérel, à quelques kilomètres des futures écoles.

Vous êtes favorable à "l'usine à gaz" que constitue la future ligne TGV qui devrait d'ailleurs passer pas très loin.

Vous avez fait signer à votre ancien premier adjoint le permis de construire des usines du Capitou dans l'environnement de ces mêmes futures écoles.

Et si j'en crois la presse locale, 27 classes sont envisagées pour une même école.

Le gigantisme peut satisfaire l'économie, mais ne me paraît pas souhaitable pédagogiquement.

Les jeunes élèves ont besoin de repères et de bien connaître leur environnement. Tout comme les parents d'élèves qui doivent pouvoir accéder à l'équipe pédagogique avec facilité.

Ces usines scolaires ne le pourront pas.

Mais surtout, le lieu d'implantation reste flou.

Il serait souhaitable que ces écoles, si elles devaient voir le jour, soient construites le plus loin possible de la zone BTP du Capitou en raison des usines qui y ont été installées avec votre accord.

Pour mémoire, je rappelle à ce sujet qu'en 2020, le conseil municipal de Fréjus n'a jamais mis à l'ordre du jour la demande d'avis concernant la construction des usines du Capitou.

En procédant ainsi vous saviez que l'avis serait réputé favorable, tout en restant discret. D'autant plus que le PLU de la ville de Fréjus avait été modifié après le dépôt du dossier présenté par les industriels.

A l'époque, les auteurs de l’étude d’impact ne mettaient pas en évidence de risques pouvant entraîner un impact sanitaire sur la population environnante en considérant les seules émissions de l’installation. Ils omettaient de préciser que les recombinaisons à l’air libre de certains polluants rejetés ont une cancérogénicité mal connue mais avérée, même lorsqu’elles sont individuellement dans les normes.

Ils ne prenaient pas en compte également l’évaluation des risques sanitaires, toutes sources d’expositions confondues. Or l'autoroute, à elle seule, est une source polluante considérable.

L’excès de risque global pour les polluants cancérigènes sans seuil (benzène, éthylbenzène, cadmium, chrome) est potentiellement important.

Les flux de polluants rejetés dans l’atmosphère et autorisés dans l’arrêté préfectoral, pour les usines concernées, sont nombreux:
 

- poussières : 15 tonnes/an,

- SO2 : 115 tonnes/an

- NOx ou équivalent NO2 : 175 tonnes par an,

- COVNM : 42 tonnes par an.

  

 Qui, connaissant ces chiffres, accepterait de voir ses enfants scolarisés sans crainte à proximité de telles usines?

 Rien ne justifie que des écoles nouvellement implantées  soient ainsi exposées à des risques sanitaires, pas plus que les milliers de logements sociaux que vous prévoyez également dans le secteur.

Je vous rappelle qu'une étude publiée pour l'Alliance européenne pour la santé publique pointait 432 villes en Europe, dont Fréjus. Dans cette étude, notre cité faisait partie des 10 villes françaises où le coût de la pollution de l'air était le plus élevé, avec une facture de 990€ par habitant.

Je vous invite à faire connaître à la population le lieu d'implantation de ces futures écoles qui tiendra compte, je l'espère, des remarques ci-dessus.

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, à mes respectueuses salutations.

 

Joël HERVE, écologiste indépendant