vendredi 21 novembre 2025

ZUCMAN 2/2

 

En dehors du principe d'égalité bafoué, l'inégalité devant l'impôt a des conséquence sur le budget de l'Etat.

Les 500 familles les plus riches possédaient 80 milliards d'euros en 1996 (6% du PIB).

En 2010, elles avaient 241 milliards (12% du PIB) et en 2024, le pactole se montait à 1 228 milliards (42% du PIB).

Les Etats-Unis taxent les holdings personnelles. Ce qui fait que nos milliardaires, qui menacent de s'exiler chez TRUMP, paieraient plus d'impôts que chez nous.   

Si les milliardaires partaient dans un paradis fiscal, ça ne se verrait pas. La France est pour eux un paradis fiscal.

Le revenu des ultra-riches n'est pas constitué de salaire ou de pension de retraite, comme pour la plupart des autres Français.

90% de leur fortune, de leurs bénéfices et de leur revenu proviennent des actions de leurs sociétés.

L'impôt sur le revenu devrait normalement prendre le relai de l'impôt sur leurs sociétés. Sauf que les avocats fiscalistes des milliardaires structurent leur patrimoine, pour qu'il ne génère pas de revenu personnel imposable. Ce sont les fameuses holdings, qui perçoivent les revenus issus des dividendes, à la place des individus contribuables.

95% de ces dividendes sont exonérés d'impôt sur les sociétés. Les 5% restants sont taxés à 25%, aboutissant à une imposition réelle de 1,25%. 

ZUCMAN estime que si on mettait en place un impôt plancher de 2% pour les 1 800 foyers fiscaux dont la fortune dépasse 100 millions, l'Etat pourrait compter sur 15 à 25 milliards par an. L'impôt serait "plancher". Cela signifie que ces riches ne paieraient que le supplément venant après l'impôt sur le revenu, la CSG, l'IFI... avec un maximum global de 2%.  

Le taux de prélèvement obligatoire de ces riches contribuables s'établirait à 55%, soit à peine plus que la moyenne française de 51%.  

Quant aux exilés fiscaux, ZUCMAN précise à juste titre, qu'ils ont bénéficié de tous les services du pays (éducation, santé...) et que rien ne justifie qu'ils partent pour ne pas payer leur part. Pour l'éviter, il suffirait de faire payer l'impôt en France, même après l'exil, comme le font les Américains.

 

Les députés macronistes, la droite et l'extrême droite ont rejeté la taxe ZUCMAN le mois dernier après une campagne de presse hystérisant le débat en utilisant délation et calomnie. L'économiste est qualifié  de "militant d'extrême gauche" pourvu d'une "pseudo-compétence universitaire" par Bernard Arnault,

La presse, détenue à plus de 80% par les milliardaires y va de ses couplets: "manipulation de chiffres", "faux fondements théoriques"...

Pierre Gattaz, Raphaëlois régulièrement invité par Masquelier, affirme que "ce n'est pas ça la vraie vie". Pour lui, taxer les riches, c'est méconnaître dans quelle horrible situation ils seraient condamnés à vivre...

L'économiste "réputé", bien que non diplômé, Jordan Bardella, estime qu'on a là "un impôt confiscatoire" qui va faire fuir les ultra-riches... Ah! le peuple, les petits, ceux qui se lèvent tôt et crient "Jordaaan" quand ils le voient sucer des bonbons Haribo.

Dans le même temps, toutes ces "élites" n'arrivent pas à entendre les  trois Prix Nobel d'économie, Esther Duflo, Paul Krugman et Joseph Stiglitz qui soutiennent Zucman...

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