Si l'on excepte ceux qui cherchaient à
les manipuler, les prolétaires (le Peuple) étaient en première ligne
sur les ronds points. Avec parfois, ceux un peu plus aisés, qui craignaient pour eux-mêmes de le devenir.
Et à bien y réfléchir, la vraie frontière dans la société entre le Peuple et les bourgeois, tient en peu de mots.
Il y a ceux qui vivent dans l'insécurité permanente du lendemain, avec ou sans travail, mais sans réserve ni capital.
Ils sont convaincus de ne pas être protégés par l’État, qui leur reste étranger, le plus souvent.
Que viennent un accident, une maladie ou le chômage, et c'est la chute immédiate.
Le sentiment d'insécurité domine pour le prolétaire et les siens. Il
envahit tout: sa gestion du quotidien et beaucoup plus encore.
Sa façon
d'agir et de réagir s'écarte de celle de la classe moyenne. Tout
comme ses modes de pensée et de raisonner qui lui sont propres et
peuvent créer une véritable barrière avec le reste de la population. Heureusement, les solidarités et la convivialité compensent souvent les difficultés.
Les revenus, les métiers et le niveau d'éducation se transmettent
d'une génération à l'autre, comme s'il s'agissait d'une hérédité à
caractère génétique.
Entre l'ouvrier, l'employé et le petit bourgeois, la frontière est souvent ténue. Mais les réserves sont là, aussi minimes soient-elles. Elles protègent ou donnent l'illusion de protéger, en cas de coup dur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire