Prévoir ou
bricoler
Comment
paraître vertueux quand on est imprévoyant
La plateforme de compostage des déchets verts de la CAVEM se
situe à PUGET, à quelques mètres de la
limite communale de FREJUS.
Depuis plusieurs semaines, des déchets non triés issus
probablement des inondations, y sont stockés en plein air.
Des jus noirâtres et des eaux irisées s’écoulent dans les
ruisselets de FREJUS, en aval du site et
vont rejoindre le petit torrent dont les eaux finiront sur les plages de
SAINT-AYGULF.
Les élus et les organismes gestionnaires sont alertés le 27
décembre et l’évacuation des déchets commence le 31 décembre en direction de
l’usine ECO-POLE du CAPITOU.
Fallait-il stocker en catimini les déchets à cet endroit ?
C’est illégal et explique sans doute avec quelle
précipitation un semi-remorque chargé sort du site toutes les dix minutes à
quelques heures du réveillon.
Certes, il fallait
bien aider les sinistrés ! Et pour reprendre les propos d’un ancien préfet
du VAR à propos des déchets : « Il fallait bien les mettre quelque
part. »
La véritable réponse consiste donc à prévoir des espaces de
stockage sécurisés et non à bricoler dans l’urgence.
Et quoi qu’il en soit, même dans l’urgence, des précautions
auraient dû être prises pour éviter les pollutions de l’eau.
Fallait-il parler de
cet épisode ?
Oui, car il reflète une forme de politique du secret de la
part des élus locaux et témoigne des difficultés auxquelles nous commençons à être
confrontés avec les épisodes dramatiques liés au dérèglement climatique.
On m’opposera que ce n’est pas bien de « faire le buzz »
sur le dos de la misère des gens. Il ne s’agit absolument pas de cela, mais
d'alerter pour éviter de recommencer.
On m’opposera que les élus ont prit les bonnes décisions et
qu’il ne fallait pas entasser pêle-mêle des déchets dont une partie est
recyclable.
On m’opposera que les enfouir sans tri sur le tas bagnolais,
comme en 2010, n’aurait pas été très écologique. C’est certain.
Mais je compléterai aussi en
disant que le tas surélevé est considéré comme fragile par plusieurs géologues
indépendants (le préfet et ses experts ont autorisé la surélévation). Et que s’il venait à s’écrouler, les dégâts touchant SAINT-AYGULF seraient sans commune mesure avec
ceux d’aujourd’hui.
Je rappelle également, que les déchets ménagers sont
actuellement entassés sans véritable tri à la source pour au moins cinq ans sur
le tas bagnolais, à deux kilomètres du site des déchets verts.
Conclusion
Gouverner, c’est prévoir ! Vraiment, des écologistes à
FREJUS et à la CAVEM en 2020 seraient bien utiles pour tout le monde.
En matière d’inondations, d’incendies et de température, le
pire est à venir et c’est notre responsabilité commune. Mais les décideurs
doivent anticiper pour éviter de mettre les habitants au pied du mur et ne pas se satisfaire des bricolages en passant pour vertueux.