lundi 17 février 2025

Géopolitique et énergie

 

La puissance d'une nation est très liée aux ressources naturelles auxquelles elle peut avoir accès pour produire son énergie.

En 1915, la Royal Navy a remplacé le charbon par le pétrole, pour que ses navires aillent plus vite que ceux des Allemands.

On passait d'un approvisionnement sûr en charbon à un approvisionnement plus incertain, centré sur le Moyen-Orient.

Les tensions entre les pays producteurs de pétrole et les pays consommateurs se sont accrus, en particulier avec la crise de 1973/1979, où le prix du pétrole a été multiplié par 10 pendant cette période.

De nombreux conflits ont eu le pétrole comme épicentre (Biafra en 1970, guerre Iran-Irak en 1988, guerre du Golfe en 1991, guerre d'Irak en 2011.)

Depuis 2004 un conflit est toujours en cours au Niger. Le silence de l'Occident sur l'offensive de l'Azerbaïdjan, sur son enclave du Haut-Karabakh, sont les derniers témoins du poids géopolitique joué par le gaz et le pétrole.

Avec la guerre en Ukraine, le gaz provenant pour l'essentiel de Norvège et de Russie, est aussi une source d'inquiétude pour l'Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements.

On oublie pourtant que le meilleur moyen de renforcer notre indépendance énergétique passe par les énergies renouvelables qui de surcroît favorisent la décarbonation.

Les technologies du renouvelable vont transformer les systèmes d'approvisionnement en énergie. Et des tensions nouvelles vont naître en raison des nouveaux besoins (les métaux rares par exemple).

la transition vers un monde à faible émissions carbone

La transition vers un monde décarboné (si on y parvient) modifiera considérablement les centres de tension et vont complexifier le regard habituel que nous portons sur la géopolitique de l'énergie.

L'Amérique latine  et son lithium, par exemple, remplaceront très vite les pays du Golfe. Même si la France vient récemment d'en trouver chez elle pour satisfaire 25 ans de ses besoins.

Trump réclame à Zélensky 500 milliards de terres rares en guise de contrepartie à l'aide militaire des Etats-Unis depuis le début du conflit.

Dans le même temps, le carbone deviendra un véritable levier diplomatique.

Les pays qui ne s'engagent pas assez pour le renouvelable, comme le Brésil, la Russie, la Turquie, l'Arabie saoudite et surtout l'Australie, subiront des pressions grandissantes et devront en tirer les conséquences.

Le zéro carbone en 2050 décidé aux accords de Paris, s'il est tenu, va profondément modifier la géopolitique mondiale.

 

 

 

 

 

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