La peur, de plus en plus, devient le moteur de la pensée ou de ce qui en tient lieu.
cf ce graphique de mon article du 11 mars 2021 illustrant
l'auto-positionnement politique des individus en fonction de
leur sentiment d'insécurité.
Peur de ce qui ne me ressemble pas, de la perte de mes traditions, du monde nouveau que je comprends mal, de l'immigration et du terrorisme, en particulier.
La peur fédère, mais ne doit pas se montrer comme telle.
Peu importe si les "idées" se brouillent. Avec internet, on s'accroche à n'importe quoi, mais on s'accroche. Pour un temps. Avant de sauter sur une autre "idée" un peu plus tard.
C'est ainsi que des pauvres soutiennent les riches, allègent leurs impôts, pendant que ces malins liquident leurs services publics.
Dans le monde d'avant, on était indécis. Un coup à droite, un coup à gauche, et finalement beaucoup au centre.
Maintenant, on s'en fout. On ne vote plus. On ne croit plus aux vérités partagées, pas plus qu'à la vérité tout court.
Ou on file à l'extrême droite
Hannah Arendt l'avait bien expliqué dans son "Système
totalitaire", il y a plus de 70 ans.
"On peut faire croire aux gens les affirmations les plus absurdes un jour, et être cependant assuré que, si le lendemain une preuve irréfutable leur est donnée de la fausseté de ces affirmations, ils se réfugieront dans le cynisme; au lieu d'abandonner les leaders qui les ont trompés, ils prétendront qu'ils ont toujours su qu'il s'agissait d'un mensonge, mais ils admireront leur leader pour l'habileté tactique supérieure dont il a fait preuve".
Avec Trump, nous en avons eu la preuve tous les jours, ces derniers mois. En France, avec les populistes, c'est hélas, toujours d'actualité.
L'apeuré ne réclame plus ni la vérité, ni le leader exemplaire.
Il réclame, au contraire, un chef qui ressemble à sa propre médiocrité et le rassure.
Car admirer, c'est exposer sa faiblesse et se diminuer soit-même.
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