mercredi 11 décembre 2024

Pour une école un peu plus démocratique

 

Le dernier rapport du ministère de l'Education nationale confirme ce que l'on sait depuis longtemps: notre école est reproductrice.

Vous pouvez lire, à ce sujet, l'article de jeudi dernier.

La phrase suivante résume bien la situation: 

7 enfants de cadres sur 10 sont cadres et 7 enfants d'ouvriers sur 10 sont ouvriers.

Dès la maternelle, l'écart de maîtrise des mots entre les petits pauvres et les plus privilégiés est considérable. 

Or l'école n'arrive pas à combler cet écart, qui va se creuser tout au long de la scolarité.

 

Les élèves qui quittent le système éducatif sans diplôme ou avec le brevet des collèges sont:

-  pour 38%, enfants de parents sans emploi,

- pour 19%, enfants d'ouvriers non qualifiés,

- pour 13%, enfants d'employés,

- pour 8%, enfants de cadres ou d'enseignants.

 

A l'entrée en seconde, 80% des élèves de milieux favorisés sont dans la filière générale ou technologique, contre 36% des élèves de milieux modestes.

Le baccalauréat a bénéficié d'une importante démographisation (on a géré la quantité): les bacheliers étaient 5% à obtenir le bac en 1950, 18% en 1970 et 79% en 2024 en incluant les bacs professionnels.

Ces progrès sont considérables, mais nous sommes encore loin d'une véritable démocratisation. 

Les filières privilégiées, et donc les métiers les plus prestigieux, sont toujours trustées par les jeunes issus des milieux favorisés. Les universités et les grandes écoles (souvent payantes) sont éloignées du domicile et donc coûteuses. A cela s'ajoute, depuis quelques années, l'arrivée d'écoles payantes plus ou moins bidons qui peuvent leurrer les familles les moins bien informées.

Quelques pistes pour améliorer la situation:

- Former en urgence des formateurs de formateurs.

- Former les enseignants en formation initiale et continue, pour que la tâche qui leur est confiée par la nation soit plus efficace et leur apporte plus de satisfaction.

- Rééquilibrer les temps d'apprentissage dans la journée, la semaine et l'année.

- Arrêter la notation hyper-précoce des élèves, en courant après le repérage fantasmé des élites de demain dès l'école primaire.

- Consacrer à l'enseignement obligatoire (maternelle, élémentaire et collège) le budget qui lui est dû. 

Il fait partie des plus faibles de l'OCDE, car notre école a été construite sur un modèle élitiste. Il faut réorienter les budgets à l'intérieur du budget général du ministère, pour donner à la scolarité obligatoire l'équivalent de ce qui lui est attribué dans les pays comparables.

milieux modestes maîtrisent par exemple moins de mots que ceux issus de milieux favorisés. Mais contrairement à d’autres pays, l’école française ne parvient pas à réduire cet écart. Au contraire, il se creuse tout au long de la scolarité

- Guider les familles à chaque palier d'orientation pour permettre aux élèves de se projeter dans l'avenir.

- Cesser de baisser le nombre de postes mis aux concours de recrutement tout en augmentant le nombre de contractuels. En 7 ans, le nombre d'enseignants non titulaires a augmenté de 18% dans l'enseignement public.

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