Le Blog de
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Nous sommes en octobre
et décembre 2016, l’Etat et la SNCF veulent construire une deuxième ligne de
chemin de fer entre MARSEILLE et MENTON, essentiellement pour y faire passer
les TGV. Il n’y aura que deux réunions publiques dans le département du VAR, à
LA CRAU et à LA FARLEDE.
Aucune réunion
d’information n’a été organisée à FREJUS pas plus que dans les communes
mitoyennes touchées par la future ligne, car les maires ne l’ont pas voulu.
Je prends la parole à
ces deux occasions au nom de deux associations (dont j’ai effacé les noms pour
préserver leur indépendance) pour rappeler notre opposition au projet de ligne
TGV coûtant une vingtaine de milliards, détruisant l’environnement, abandonnant
les trains du quotidien et que les décideurs justifient par une saturation du
réseau. Les débats sont très animés...
Jean-Michel CHERRIER, Directeur de la
mission Ligne Nouvelle PCA (SNCF Réseau)
…Sur l’explication qui a été donnée concernant les accélérations
du projet, plusieurs éléments ont été portés par quelques collectivités qui se
sont exprimées en Comité territorial et il y a un courrier de Monsieur Audibert
Troin qui demande au Préfet et au Ministre d’accélérer les processus d’études sur cette zone.
Il y a aussi un courrier de Monsieur FALCO adressé au Ministre
pour demander à ce qu’il n’y ait pas une accélération du processus de Priorité
2, mais que les aménagements sur le périmètre de Toulon soient pris en compte
dans un meilleur délai. C’est l’état exact des postures et des positions qui
ont été prises.
Joël HERVÉ, Association…, Collectif…
Monsieur CHERRIER, y a-t-il saturation ou pas ? C’est un peu la
question. Nous nous sommes aussi posé la question à partir des chiffres que
vous nous avez donnés et nous nous sommes dit : « Allons observer cela sur le terrain
pour voir ce qu’il se passe, en particulier pour ce qui concerne la Priorité 2 ». En gros, c’est pour ce qui traverse le Var, de Carnoules à
Cannes, cela dépasse donc un peu le Var.
Le meilleur moyen de savoir s’il y a une saturation est tout
simplement d’aller compter. On est donc allé faire des observations en bordure
de la voie pendant une dizaine de demi-journées. Comme nous sommes très
contraints par le temps, je vais simplement vous parler d’une seule
observation, celle faite à Saint-Raphaël le 12 décembre dernier de 6 heures 07
à 12 heures 07 et qui est à peu près équivalente à tout ce que l’on a pu voir
sur les autres points d’observation. En fait, cela correspond à la Ligne
Nouvelle que vous voulez faire, en gros, de Carnoules à La Siagne.
J’ai d’abord été très surpris, parce qu’étant baigné par les
problèmes de saturation depuis 2005, j’avais fini par les intégrer et,
finalement, par croire que la saturation était effectivement exceptionnelle.
Voilà ce que nous avons compté en 6 heures sur ce parcours qui représente tout
de même le tiers de la ligne entre Marseille et Menton.
En 6 heures, 27 trains sont passés avec des voyageurs, dont 14
dans un sens et 13 dans l’autre, et aucun train de marchandises. Finalement, ce
n’est pas beaucoup, puisque cela fait 1 train toutes les 28 minutes. On a
regardé à l’intérieur de ces 27 trains :
15 trains étaient vides. J’appelle les trains « vides » lorsque
les wagons contiennent entre 0 et 5 personnes, approximativement, puisqu’il est
très difficile de compter, mais c’est bien de cet ordre de grandeur ;
8 trains étaient à moitié pleins, et je suis généreux en disant
« à moitié », parce que 8 trains à moitié pleins signifient 8 trains avec des
wagons de 5 passagers à un certain nombre donnant une impression de nombre ;
4 trains étaient pleins, ce n’est pas beaucoup.
Dans le même temps, 3 TGV sont passés en 11 minutes. Par rapport
à la saturation, je me suis dit : « Tiens,SNCF est
capable de faire passer 3 TGV dans la gare de Saint-Raphaël en 11 minutes et
sur la même voie ».
C’était aux alentours de midi.
LIGNE NOUVELLE PROVENCE CÔTE D’AZUR 31/31
VERBATIM DE LA RÉUNION PUBLIQUE DE SYNTHÈSE DE LA FARLÈDE DU 21
DÉCEMBRE 2016
Sur l’ensemble de ces trajets, un seul train était en retard. Il
s’agissait du train Intercités reliant Nice à Bordeaux qui avait 39 minutes de
retard dues à des problèmes de personnel, pas à des problèmes de saturation.
Vous me direz que l’on aurait pu faire l’économie de tout cela,
parce qu’à la page 73 du dossier support de concertation que vous nous avez
donné, vous avez très tranquillement écrit que, sur cette zone, il n’y a pas de
problème de saturation.
Il n’y avait pas de fret et il y avait peu de voyageurs. Les
wagons étaient peu remplis et les retards étaient dus à de la gestion humaine.
Dans le même temps, vous nous dites que les dispositifs électroniques
permettraient de fluidifier davantage le trafic. Là, je pense à l’ERTMS (European Railway Traffic Management
System) de niveau 2 ou au
contrôle centralisé qui ne sont pas mis en place sur cette ligne.
Y a-t-il saturation ? Faut-il véritablement une deuxième ligne
sur cette portion ? Je pense que non.
Applaudissements.
Jean-Michel CHERRIER, Directeur de la
mission Ligne Nouvelle PCA (SNCF Réseau)
Il est tout à fait possible et aisé pour moi de répondre à ces
questions sur la saturation. Je le répète : le système ferroviaire sur la ligne
historique entre Marseille et Nice est extrêmement contraint. Sur cette zone, on
n’est pas capable de rajouter les dessertes demandées en doublement de TER.
Pour cela, je l’ai précédemment expliqué, il y a plusieurs contraintes. La
première relève de l’accessibilité des trains sur la zone de Marseille
Saint-Charles (23 trains/heure).
Joël HERVÉ, Association…, Collectif…
Je vous ai parlé de Carnoules.
Jean-Michel CHERRIER, Directeur de la mission
Ligne Nouvelle PCA (SNCF Réseau)
Oui, mais comme vous l’avez précisé, en page 73, le maître
d’ouvrage a expliqué qu’il n’y avait pas de saturation dans cette zone. Vous
avez donc dit ce que je viens de dire.
Il y a effectivement un certain nombre de zones – j’ai répondu
tout à l’heure sur les séquences du projet – qui ne sont pas saturées et c’est
la raison pour laquelle la zone du sillon permien sera traitée après.
« Ferroviairement », elle n’est pas saturée. Les points de
saturation sont :
la gare de Marseille Saint-Charles ;
la zone de Cannes ;
la zone de Nice, etc.
Comme il s’agit d’une seule ligne, l’ensemble des trains
circulant sur cette ligne a ces contraintes, comme la section Aubagne-Toulon.
En début de concertation, nous avons réalisé des ateliers sur la saturation ferroviaire
et les éléments liés à la présentation de la saturation ferroviaire sont à
l’intérieur. On ne mesure pas la saturation ferroviaire en comptant les trains,
mais on la mesure en regardant les graphiques d’utilisation des voies.
Réactions dans la salle.
LIGNE NOUVELLE PROVENCE CÔTE D’AZUR 32/32
VERBATIM DE LA RÉUNION PUBLIQUE DE SYNTHÈSE DE LA FARLÈDE DU 21
DÉCEMBRE 2016
Il n’y a pas à « rouspéter » sur ces éléments, il s’agit de
l’utilisation stricte des outils d’exploitation de la partie ferroviaire.
Chacun a des outils dans son métier. L’exploitation ferroviaire est gérée à
travers des graphiques et les gens sont nombreux à les exploiter. Encore une
fois, il y a des éléments liés aux ateliers. Je suis prêt à présenter, pour
ceux qui en auraient l’intérêt, ces éléments, mais je ne suis pas sûr que vous
le vouliez. En tous les cas, si vous allez sur le site internet, dans les
ateliers thématiques, vous trouverez tous les compléments.
Joël HERVÉ, Association…, Collectif…
Nous étions aux ateliers et il n’y a pas de problème de segment
quand des trains passent toutes les 28 minutes !
Jean-Michel CHERRIER, Directeur de la
mission Ligne Nouvelle PCA (SNCF Réseau)
Nous vous avons expliqué la saturation ferroviaire. Vous avez
votre position. Dans les ateliers, nous vous avons expliqué les difficultés de
circuler.
Joël HERVÉ, Association…, collectif…
Vous-même, en page 73, vous dites qu’il n’y a pas saturation !
Jean-Michel CHERRIER, Directeur de la
mission Ligne Nouvelle PCA (SNCF Réseau)
On ne va pas avoir un dialogue de sourds. Votre position sur le
projet est que le réseau n’est pas saturé…
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