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Joël HERVE : https://forumjulii.blogspot.com/
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En 2016, j'adresse un courrier à la ministre de l'environnement pour lui demander de regarder de près le dossier ci-dessous (au nom d'une association de protection de défense de l'environnement dont je ne mentionne pas le nom pour préserver son indépendance; elle n'a bien sûr rien à voir avec ma candidature).
Comme un procès est en cours, la ministre répondra qu'elle ne peut pas intervenir.
Madame
la Ministre de l’Environnement,
de
l’Energie et de la Mer
92055 Paris-La-Défense Cedex
Recommandé
AR:1A 132 438 87 44 4
Objet : Installations classées pour la protection de
l’environnement - ICPE : Société ECOPOLE – Autorisation d’exploitation d’une
centrale de production de béton et d’enrobés située lieu-dit "La
Source", zone d’activité du Capitou à Fréjus (83600).
Références : Arrêté préfectoral d’autorisation du 23
décembre 2015
Madame la
Ministre,
Malgré une
forte mobilisation de la population et des associations, une autorisation
d’exploitation a été délivrée pour un ensemble d’usines polluantes dénommé
« ECOPOLE » situé au cœur d’un quartier déjà très urbanisé et en
cours de forte expansion.
Ce quartier
comprend un hôpital pour personnes âgées, quatre écoles, une caserne, des
grandes surfaces à vocation régionale, un centre d’affaires, des hôtelleries de
plein air et plusieurs lotissements. Cet ensemble compte 5000 habitants l’hiver
et 40 000 l’été.
Une demande d’annulation de l’arrêté préfectoral est
actuellement en cours d’instruction au Tribunal Administratif de TOULON.
L’expansion
prévue dans un rayon de quelques centaines de mètres est de 2225 logements
(bi-pôle Caïs-Capitou, SCOT du 09-12-16). Ce sont essentiellement des logements
collectifs avec les équipements publics habituels d’accompagnement.
Nous vous
demandons, Madame la Ministre, de bien vouloir porter toute votre attention sur
ce dossier dont le projet mettra en danger plusieurs dizaines de milliers de
personnes dans une zone touristique reconnue, pour un gain en emploi limité à
sept personnes et pour une activité qui ne sature pas les entreprises du même
type déjà implantées dans le bassin d’emploi.
Nous ne
reviendrons pas sur les différents niveaux de détérioration de l’environnement
qui naîtront de ces exploitations et qui sont perceptibles dans les différentes
études d’impact (2000 passages de poids lourds chaque semaine, par exemple).
Nous en
retiendrons cependant un qui nous paraît essentiel et qui justifierait à
lui seul l’abandon de ce projet:
l’impact sur la qualité de l’air.
Les auteurs
de l’étude d’impact ne mettent pas en évidence de risques pouvant entraîner un
impact sanitaire sur la population environnante en considérant les seules
émissions de l’installation. Ils omettent de préciser que les recombinaisons à
l’air libre de certains polluants rejetés ont une cancérogénicité mal connue
mais avérée, même lorsqu’elles sont individuellement dans les normes.
Ils ne
prennent délibérément pas en compte également l’évaluation des risques
sanitaires, toutes sources d’expositions confondues (la zone est par exemple à
proximité immédiate d’une autoroute).
Dans ce cas,
l’excès de risque global pour les polluants cancérigènes sans seuil (benzène,
éthylbenzène, cadmium, chrome) est par exemple estimé à trois pour mille pour
les enfants (cf étude d’impact). Quel habitant sachant cela serait prêt à faire
courir ce risque à ses enfants ?
Les flux de
polluants rejetés dans l’atmosphère et autorisés dans l’arrêté préfectoral sont
nombreux et, exprimés en kg/h, devront être limités aux valeurs suivantes que
nous exprimeront en tonnes par an, puisque c’est l’unité retenue pour
l’autoévaluation demandée à l’entreprise :
-poussières :
15 tonnes/an,
-SO2 :
115 tonnes/an
-NOx
ou équivalent NO2 : 175 tonnes par an,
-COVNM :
42 tonnes par an.
Qui,
connaissant ces chiffres, accepterait de vivre sans crainte à proximité de
telles usines qui seront d’ailleurs accompagnées de surcroît d’une plateforme
de traitement de déchets du BTP ?
Les habitants
actuels sont très inquiets. Les nouveaux habitants qui commencent à emménager
et les futurs habitants ne sont pas au courant.
Un choix doit
très rapidement être fait dans ce quartier entre l’habitat ou l’industrie.
Rien ne
justifie que des logements à dominante sociale soient ainsi exposés à des
risques sanitaires mal pris en compte à ce jour.
Nous comptons
sur vous, Madame la Ministre, pour regarder ce dossier avec toute l’attention
qu’il mérite.
Nous
vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’assurance de notre haute
considération.
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