mardi 1 octobre 2019

La qualité de l'air


Le Blog de Joël HERVE : https://forumjulii.blogspot.com/
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En 2016, j'adresse un courrier à la ministre de l'environnement pour lui demander de regarder de près le dossier ci-dessous (au nom d'une association de protection de défense de l'environnement dont je ne mentionne pas le nom pour préserver son indépendance; elle n'a bien sûr rien à voir avec ma candidature).
Comme un procès est en cours, la ministre répondra qu'elle ne peut pas intervenir.





Madame la Ministre de l’Environnement,
de l’Energie et de la Mer
92055 Paris-La-Défense Cedex
Recommandé AR:1A 132 438 87 44 4
                                                                                                                
Objet : Installations classées pour la protection de l’environnement - ICPE : Société ECOPOLE – Autorisation d’exploitation d’une centrale de production de béton et d’enrobés située lieu-dit "La Source", zone d’activité du Capitou à Fréjus (83600).

Références : Arrêté préfectoral d’autorisation du 23 décembre 2015



                                    Madame la Ministre,



   Malgré une forte mobilisation de la population et des associations, une autorisation d’exploitation a été délivrée pour un ensemble d’usines polluantes dénommé « ECOPOLE » situé au cœur d’un quartier déjà très urbanisé et en cours de forte expansion.

   Ce quartier comprend un hôpital pour personnes âgées, quatre écoles, une caserne, des grandes surfaces à vocation régionale, un centre d’affaires, des hôtelleries de plein air et plusieurs lotissements. Cet ensemble compte 5000 habitants l’hiver et 40 000 l’été.

Une demande d’annulation de l’arrêté préfectoral est actuellement en cours d’instruction au Tribunal Administratif de TOULON.

   L’expansion prévue dans un rayon de quelques centaines de mètres est de 2225 logements (bi-pôle Caïs-Capitou, SCOT du 09-12-16). Ce sont essentiellement des logements collectifs avec les équipements publics habituels d’accompagnement.

   Nous vous demandons, Madame la Ministre, de bien vouloir porter toute votre attention sur ce dossier dont le projet mettra en danger plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une zone touristique reconnue, pour un gain en emploi limité à sept personnes et pour une activité qui ne sature pas les entreprises du même type déjà implantées dans le bassin d’emploi.

   Nous ne reviendrons pas sur les différents niveaux de détérioration de l’environnement qui naîtront de ces exploitations et qui sont perceptibles dans les différentes études d’impact (2000 passages de poids lourds chaque semaine, par exemple).

   Nous en retiendrons cependant un qui nous paraît essentiel et qui justifierait à lui seul l’abandon de ce projet: l’impact sur la qualité de l’air.

   Les auteurs de l’étude d’impact ne mettent pas en évidence de risques pouvant entraîner un impact sanitaire sur la population environnante en considérant les seules émissions de l’installation. Ils omettent de préciser que les recombinaisons à l’air libre de certains polluants rejetés ont une cancérogénicité mal connue mais avérée, même lorsqu’elles sont individuellement dans les normes.

   Ils ne prennent délibérément pas en compte également l’évaluation des risques sanitaires, toutes sources d’expositions confondues (la zone est par exemple à proximité immédiate d’une autoroute).
   Dans ce cas, l’excès de risque global pour les polluants cancérigènes sans seuil (benzène, éthylbenzène, cadmium, chrome) est par exemple estimé à trois pour mille pour les enfants (cf étude d’impact). Quel habitant sachant cela serait prêt à faire courir ce risque à ses enfants ?

   Les flux de polluants rejetés dans l’atmosphère et autorisés dans l’arrêté préfectoral sont nombreux et, exprimés en kg/h, devront être limités aux valeurs suivantes que nous exprimeront en tonnes par an, puisque c’est l’unité retenue pour l’autoévaluation demandée à l’entreprise :

-poussières : 15 tonnes/an,
-SO2 : 115 tonnes/an
-NOx ou équivalent NO2 : 175 tonnes par an,
-COVNM : 42 tonnes par an.



   Qui, connaissant ces chiffres, accepterait de vivre sans crainte à proximité de telles usines qui seront d’ailleurs accompagnées de surcroît d’une plateforme de traitement de déchets du BTP ?

   Les habitants actuels sont très inquiets. Les nouveaux habitants qui commencent à emménager et les futurs habitants ne sont pas au courant.

   Un choix doit très rapidement être fait dans ce quartier entre l’habitat ou l’industrie.
   Rien ne justifie que des logements à dominante sociale soient ainsi exposés à des risques sanitaires mal pris en compte à ce jour.

   Nous comptons sur vous, Madame la Ministre, pour regarder ce dossier avec toute l’attention qu’il mérite.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’assurance de notre haute considération.      

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