jeudi 3 octobre 2019

Défendre la biodiversité dans l'Estérel



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Quand la puissance publique décide de faire ce qu’elle a décidé... elle organise une enquête publique. 

Par cet exemple, je vais tenter de montrer pourquoi il est absolument indispensable de choisir des écologistes pour protéger réellement le bien commun de la population.

En général, peu de personnes se déplacent pour exprimer leur avis.
Si des désordres probables  sont signalés par le public, la puissance publique questionne les auteurs susceptibles de causer le désordre évoqué.
Les auteurs du désordre supposé répondent qu’il n’y aura pas de désordre.
La puissance publique est donc satisfaite et donne son accord.

Les remarques ci-dessous, que j’ai formulées il y a quelques mois lors d’une enquête publique, sont volontairement écourtées et anonymées.

Elles concernent  le massif de l’Estérel

Même argumentées et justifiées, mes observations n’ont aucun poids.
Pour protéger véritablement la biodiversité, il faut être décisionnaire, porteur de l’intérêt général, et donc être élu. 
C’est une des raisons de ma candidature.

1°) Mes observations, en juillet 2019 :
« Il y a une soixantaine d’espèces protégées de la faune et de la flore sur l’emplacement du projet de ce site.
La zone Natura 2000 est concernée par ce projet au titre de la protection spéciale... Ne pas en tenir compte créerait un lourd contentieux avec la Convention de Berne et l’Union Européenne.

Des mesures compensatoires prévues par la législation devraient être exposées en précisant la nature du suivi pendant vingt à trente ans. 
Le gain de préservation, envisagé sur une surface de 245 hectares reste très faible.
Je rappellerais qu’historiquement, les arbres hauts et leur  densitométrie faisaient de cet espace une réserve de porte-graines. En particulier pour les pins mésogéens, sous espèce du pin maritime, qui occupaient jadis plus de 7000 hectares. Il en reste aujourd’hui très peu et ils sont de surcroît attaqués par deux parasites, rendant leur survie problématique.

Ce territoire devrait obéir à une double contrainte :
-         Celle de zone spéciale pour les chiroptères protégés et certains oiseaux, comme l’aigle de Bonelli…
-          Celle du plan national d’action et de la Convention de Berne. La France a une obligation de conservation pour huit espèces au moins.
La géographie des habitats devrait être référencée.

D’autre part, il est évident que l’aval des deux sources… sera profondément modifié sur deux points :
-         La zone humide pourrait disparaître impliquant la disparition d’espèces comme la grenouille agile ou la rainette méditerranéenne.
-         Je rappelle que l’Agence de l’eau interdit de combler les vallons et les oueds.

Je dénonce l’implantation prévue sur ce site depuis plusieurs années compte tenu de la présence proche d’habitations et des protections non respectées évoquées ci-dessus.
Le département connaît des sites isolés et non protégés qui pourraient se substituer à l’emplacement choisi pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général. Un inventaire devrait être effectué en ce sens sur les territoires des collectivités territoriales intéressées par ce projet.
Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique ne sait pas voir les ZNIEFF environnantes qui situent, de fait, l’espace du projet en trame verte.

Ma conclusion : avis très défavorable

Face à cette situation catastrophique pour la biodiversité (et donc aussi pour l’homme)… cette décision remettrait en cause le classement  de l’Estérel au label « Grand Site ». Le maintien de cette ceinture verte paysagère indispensable, pendant de la partie marine, devrait même impliquer François GOULLET de RUGY, ministre d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire. »

                       

2°) La puissance publique répond et publie les réponses du demandeur à ses questions:

« Un public peu nombreux est venu s'informer… il en ressort quelques inquiétudes cependant quant au devenir de ce site.

Questionnaire: Pour mieux appréhender les enjeux environnementaux du projet, en tenant compte des remarques faites…
Sur l'environnement et la biodiversité
 Q1: Quelle est la superficie totale envisagée pour le défrichement ?
 •60 000 m2
Q2: Quels sont les dispositifs retenus, lors de la phase de défrichement, pour réduire au maximum l'impact sur l'avifaune et sur les chiroptères présents sur le site ?
 •Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces à enjeux •Consommation minimale de milieux naturels
•Assurer un entretien écologique
•Création de lisières
•Balisage et maintien d’arbres matures au sein de la zone de défrichement •Abattage « de moindre impact » d’arbres gites potentiels
•Limitation et adaptation de l’éclairage et évitement de l’effarouchement de certaines espèces de chauves-souris
Q3: Quels sont les espèces patrimoniales qui seront mises en défens avant le début des travaux ?
•Serapias négligé •Laiche ponctuée •Linaire grecque •Petite Férule des champs •Avellini


3°) La puissance publique conclut, en septembre 2019:

Les incidences du projet sur l'environnement et les mesures qui ont été retenues pour éviter, réduire ou compenser les effets dommageables sur cette zone sont appropriées et devront être respectées, à savoir:
-La Mise en défens des espèces floristiques patrimoniales protégées et des stations de Chiroptères en début de travaux
-La Limitation de l'abattage à l'emprise des travaux projetés
-La Mise en place d'un système de gestion des eaux pluviales

A l'issue des conclusions qui viennent d'être présentées, le Commissaire Enquêteur émet un avis favorable sur la déclaration de projet… » 

Et voilà, le tour est joué...

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