Le Blog de
Joël HERVE : https://forumjulii.blogspot.com/
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Quand
la puissance publique décide de faire ce qu’elle a décidé... elle organise une
enquête publique.
Par
cet exemple, je vais tenter de montrer pourquoi il est absolument indispensable
de choisir des écologistes pour protéger réellement le bien
commun de la population.
En
général, peu de personnes se déplacent pour exprimer leur avis.
Si
des désordres probables sont signalés
par le public, la puissance publique questionne les auteurs susceptibles de causer le désordre
évoqué.
Les
auteurs du désordre supposé répondent qu’il n’y aura pas de désordre.
La
puissance publique est donc satisfaite et donne son accord.
Les
remarques ci-dessous, que j’ai formulées il y a quelques mois lors d’une
enquête publique, sont volontairement écourtées et anonymées.
Elles
concernent le massif de l’Estérel.
Même
argumentées et justifiées, mes observations n’ont aucun poids.
Pour
protéger véritablement la biodiversité, il faut être décisionnaire, porteur de
l’intérêt général, et donc être élu.
C’est une des raisons de ma candidature.
1°)
Mes observations, en juillet 2019 :
« Il y a une soixantaine d’espèces protégées de la
faune et de la flore sur l’emplacement du projet de ce site.
La zone Natura 2000 est concernée par ce projet au titre
de la protection spéciale... Ne pas en tenir compte créerait un lourd
contentieux avec la Convention de Berne et l’Union Européenne.
Des mesures compensatoires prévues par la législation
devraient être exposées en précisant la nature du suivi pendant vingt à trente
ans.
Le gain de préservation, envisagé sur une surface de 245 hectares reste
très faible.
Je rappellerais qu’historiquement, les arbres hauts et
leur densitométrie faisaient de cet
espace une réserve de porte-graines. En particulier pour les pins mésogéens,
sous espèce du pin maritime, qui occupaient jadis plus de 7000 hectares. Il en
reste aujourd’hui très peu et ils sont de surcroît attaqués par deux parasites,
rendant leur survie problématique.
Ce territoire devrait obéir à une double
contrainte :
-
Celle de zone spéciale pour les chiroptères
protégés et certains oiseaux, comme l’aigle de Bonelli…
-
Celle
du plan national d’action et de la Convention de Berne. La France a une
obligation de conservation pour huit espèces au moins.
La géographie des habitats devrait être référencée.
D’autre part, il est évident que l’aval des deux sources…
sera profondément modifié sur deux points :
-
La zone humide pourrait disparaître
impliquant la disparition d’espèces comme la grenouille agile ou la rainette
méditerranéenne.
-
Je rappelle que l’Agence de l’eau interdit de
combler les vallons et les oueds.
Je dénonce l’implantation prévue sur ce site depuis
plusieurs années compte tenu de la présence proche d’habitations et des
protections non respectées évoquées ci-dessus.
Le département connaît des sites isolés et non protégés
qui pourraient se substituer à l’emplacement choisi pour des raisons qui n’ont
rien à voir avec l’intérêt général. Un inventaire devrait être effectué en ce
sens sur les territoires des collectivités territoriales intéressées par ce
projet.
Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique ne sait pas
voir les ZNIEFF environnantes qui situent, de fait, l’espace du projet en trame
verte.
Ma conclusion : avis très défavorable
Face à cette situation catastrophique pour la
biodiversité (et donc aussi pour l’homme)… cette décision remettrait en cause
le classement de l’Estérel au label
« Grand Site ». Le maintien de cette ceinture verte paysagère indispensable, pendant de
la partie marine, devrait même impliquer François GOULLET de RUGY, ministre
d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire. »
2°) La puissance publique répond et publie les réponses du demandeur à ses questions:
« Un
public peu nombreux est venu s'informer… il en ressort quelques inquiétudes
cependant quant au devenir de ce site.
Questionnaire:
Pour mieux appréhender les enjeux environnementaux du projet, en tenant compte
des remarques faites…
Sur
l'environnement et la biodiversité
Q1: Quelle est la superficie totale envisagée
pour le défrichement ?
•60 000 m2
Q2:
Quels sont les dispositifs retenus, lors de la phase de défrichement, pour
réduire au maximum l'impact sur l'avifaune et sur les chiroptères présents sur
le site ?
•Adaptation du calendrier des travaux à la
phénologie des espèces à enjeux •Consommation minimale de milieux naturels
•Assurer
un entretien écologique
•Création de lisières
•Balisage
et maintien d’arbres matures au sein de la zone de défrichement •Abattage « de
moindre impact » d’arbres gites potentiels
•Limitation et adaptation de l’éclairage et
évitement de l’effarouchement de certaines espèces de chauves-souris
Q3:
Quels sont les espèces patrimoniales qui seront mises en défens avant le début
des travaux ?
•Serapias
négligé •Laiche ponctuée •Linaire grecque •Petite Férule des champs •Avellini
3°) La puissance publique conclut, en septembre
2019:
Les
incidences du projet sur l'environnement et les mesures qui ont été retenues
pour éviter, réduire ou compenser les effets dommageables sur cette zone sont
appropriées et devront être respectées, à savoir:
-La
Mise en défens des espèces floristiques patrimoniales protégées et des stations
de Chiroptères en début de travaux
-La Limitation de l'abattage à l'emprise des
travaux projetés
-La
Mise en place d'un système de gestion des eaux pluviales
A l'issue des conclusions qui viennent d'être
présentées, le Commissaire Enquêteur émet un avis favorable sur la déclaration
de projet… »
Et voilà, le tour est joué...
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