L'Autorité environnementale est une structure indépendante, conforme au droit européen de l'environnement.
Ses experts viennent de publier leur dernier rapport avec une
sentence sans appel: "La transition écologique n'est pas
amorcée en France."
Les enjeux concernant le dérèglement climatique et la
disparition des espèces ne sont pas suffisamment pris en compte
dans la plupart des 159 projets publics et privés qu'ils ont
analysés l'an dernier (routes, sentiers littoraux, voies
ferroviaires...).
J'ai pu faire des constations du même ordre, chez nous à propos
de la destruction de l'Estérel pour y entreposer nos ordures
ménagères, par exemple.
De dérogations en dérogations, on détruit des espèces en ne se donnant parfois même pas la peine de mettre en place des mesures compensatoires, qui ne compensent pas grand-chose d'ailleurs. Il suffit qu'un préfet prononce la formule magique "intérêt public majeur", pour que les chantiers démarrent.
Comme au Capitou, comme sur le dépotoir de Bagnols, les experts
repèrent trop souvent des rejets toxiques ou cancérigènes mal
maîtrisés. Ils en annoncent d'autres, en grandes quantités, dans
des usines qui ne sont pas encore en fonctionnement, comme la
centrale nucléaire de Flamanville (EPR) qui rejettera près de 5
tonnes par jour d'organochlorés.
Pour calmer un peu ces experts gênants, les moyens mis à leur
disposition pour effectuer correctement leur travail, sont
curieusement insuffisants.
Le rapport est publié. Quelques journaux en ont parlé, entre
les législatives et les bombes de l'Ukraine.
C'est fini.
Ce rapport va dormir dans un placard, jusqu'au prochain, en
2022.
Il fera juste un peu plus chaud.
La pollution aura monté d'un cran. La biodiversité aura baissé
d'un cran.
Les jeunes qui vont porter tout ça, passent ce matin les épreuves de spécialités du bac.
Pour aujourd'hui, pour demain et pour après-demain, je leur souhaite tout le courage du monde.
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