Pour bien comprendre ce que les politiciens mijotent autour du nom Ligne Nouvelle Provence-Côte d'Azur (LNPCA), il faut remonter un peu dans le temps.
Il y a une quinzaine d'années et même plus, la LNPCA (qui s'appelait LGV) décrivait le projet de ligne des TGV qui allait relier Barcelone à Gênes.
Dans notre région, elle allait doubler la ligne existante, mal entretenue et pas modernisée par la SNCF, en prétextant que cette dernière était saturée et cause de retards multiples.
Une nouvelle gare serait construite au Muy, minorant le rôle de celle de Saint-Raphaël.
La ligne devait enjamber l'Argens, puis traverser l'Estérel en souterrain à partir de Puget, pour rejoindre une nouvelle gare du côté de Sophia-Antipolis, avant d'arriver à Nice-aéroport.
Avec de nombreuses associations et collectifs, nous nous sommes opposés à cela, en montrant que la ligne actuelle réactualisée pouvait faire l'affaire.
Dans les jours qui viennent vous pourrez voir quelques extraits
de ces combats qui ont fait reculer les décideurs: sur la forme et
sur le timing, mais pas sur le fond.
Je viens de m'adresser à vous au passé pour plus de lisibilité,
mais ce projet est toujours d'actualité. Les fous de la vitesse et
du progrès n'accepteront jamais que de Barcelone à Gênes, il y ait
un bout de ligne ancien de Carnoules à Cannes. Il y a toujours quelques
minutes à gagner quel qu'en soit le prix...
Aujourd'hui, les décideurs ne parlent que des "trains du quotidien", de Marseille, Toulon, Nice et de leurs banlieues qu'ils appellent "priorité 1".
Auparavant, la priorité 1 c'était l'ouest de la région et la priorité 2, notre coin à nous, pour la LGV.
Pour mieux embrouiller, ils ont conservé les numéros en changeant leur contenu. La priorité 1 est devenue l'aménagement des banlieues (avant 2030). Quant à la priorité 2 (la nouvelle ligne entre 2030 et 2050), ils n'en parlent plus, pour calmer le bon peuple.
Ils ont de surcroît privatisé une partie des TER en déclarant améliorer le service public par une augmentation des dessertes de proximité.
Ce que nous demandons, localement,c'est la réouverture des petites gares (Puget, Roquebrune...) pour libérer la RDN 13 et limiter la pollution et les rejets de CO2.
Les décisions ont été prises entre 2018 et 2020.
Aujourd'hui, Masquelier, Rachline et quelques autres, assaillis par le monde économique de l'agglomération qui a compris qu'il devrait mettre la main à la poche, s'emparent du sujet.
Ils se déclarent opposés à la priorité 2, pour laquelle il sont toujours restés silencieux:
- parce que leurs électeurs ne sont pas contents de devoir payer
des taxes,
- parce que l'agglomération sera moins bien desservie en TGV,
- parce qu'il y a une élection municipale dans 8 mois,
- Parce que c'est l'occasion pour eux de se grandir en organisant une bagarre symbolique avec plus puissants qu'eux deux.
Vous trouverez ci-dessous, le dernier projet connu de nouvelle
ligne pour notre secteur, avec des remarques environnementales tout autour du fuseau.
En attendant, tout le monde distribue des tracts sans jamais dire toute la vérité...
En février 2018, le Conseil d'Orientation des Infrastructures demande au gouvernement de retenir la totalité du projet de nouvelle ligne TGV, en fractionnant les engagements financiers en quatre phases (3 et 4 pour nous).
En mars 2019, le gouvernement de l'époque s'attaque à la priorité 1 composée de 2 phases (1et 2).
Le 1er juillet 2020, les dés sont jetés, le Secrétaire d’État Jean-Baptiste DJEBBARI, vient confirmer la poursuite des grandes étapes des phases 1 et 2 en accord avec le calendrier annoncé et la continuité des études pour les phases 3 et 4 de la priorité 2.
Rachline et Masquelier sont toujours silencieux, .
Pierre DARTOUT, Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, déclare:
“Cette décision ministérielle importante confirme la
pertinence de la Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur (LNPCA) qui représente une véritable opportunité pour les
territoires desservis.
La réalisation de ce projet permettra de structurer les
dynamiques socio-économiques, urbaines et péri-
urbaines en faveur de la cohésion régionale et constituera un
outil majeur pour un aménagement et une
mobilité durables, écologiques et solidaires dans l’arc méditerranéen entre l’Espagne, la
France et l’Italie. »
Pour l'instant Rachline a des soucis et préfère passer le relai à son ex.
Le 10 juin 2025, la ministre de la ruralité a répondu à la député
RN de notre circonscription (tout juste une semaine avant le lancement de
l'association de Masquelier):
"Les phases 3 et 4 ne font pas partie du projet déclaré d'utilité publique en 2022 et la reprise des études à leur sujet n'est pas programmée à ce jour. Elles nécessiteront, le moment venu, une nouvelle concertation publique qui permettra, comme cela a été fait pour les phases 1 et 2, de recueillir l'avis de l'ensemble des élus et des habitants des territoires concernés, y compris sur leurs conséquences en matière de desserte locale. Le ministre Philippe Tabarot se tient à votre disposition pour toute question complémentaire."
La ministre oublie de dire que la population a déjà exprimé son refus depuis des années et à de nombreuses reprises.
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