Samedi dernier, j'ai participé à ma première distribution de tracts sur le marché du centre ville.
Les écologistes et la gauche se sont rassemblés en vue de la municipale de mars prochain.
Accueil généralement bienveillant, plutôt chez les jeunes. Mais des résistances dures, que je n'avais pas perçues aussi solides lors d'élections précédentes.
Un groupe animaliste, installé devant la mairie avec de grandes photos de blaireaux, plaide pour les droits de ce gros père à pattes courtes.
Très peu de ces militants sont de Fréjus. Ils viennent des villes voisines, du Haut-Var et même des Alpes-Maritimes.
Leur cause est juste, mais ils ne veulent pas entendre parler de politique. Ils sont a-po-li-tiques.
J'essaie d'expliquer que le réchauffement, la chute de la biodiversité, sont le résultat d'actions humaines, de décisions, de choix et donc de politiques. Que les engagements de survie pour le vivant dans les accords de Paris, par exemple, ne sont pas tenus... Rien n'y fait. On est d'accord sur la protection animale et ses droits, mais c'est tout. A suivre.
Plus difficiles sont les échanges avec des plus âgés. Les femmes prennent souvent le tract, mais échangent peu. Les hommes sont plus disponibles. Les informations sont arrivées jusqu'aux plus réticents. Ils me parlent des ZFE, des DPE, des batteries de voitures électriques, du réchauffement à plus 2°...
J'évoque la journée mondiale des abeilles, initiée par l'ONU, qui
aura lieu dans quelques jours. Ça débute bien. On parle
dérèglement, virus, parasites de plus en plus nombreux qui les
tuent. Et surtout produits phytosanitaires. Ils sont au courant de
la relance des néonicotinoïdes voulue par la droite. Deux
d'entre-eux m'apprennent même que le parlement statuera le 26 mai!
Ils affirment "qu'on est mal barrés," et brutalement, ils finissent par lâcher "tout ça c'est des conneries, c'est pas ça qui fait bouillir la marmite. Le miel, il est chinois. Tout est chinois."
Et en désignant le groupe des animalistes installé à quelques
mètres, ils déversent leur haine sur les écolos. "Et les
autres, là c'est eux les blaireaux" s'esclaffent-ils, fiers de
leur jeu de mots stupide."
D'un blaireau à l'autre, la campagne ne va pas être facile...
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